Scandale chez Huawei : Un lanceur d'alerte révèle des pratiques controversées dans le développement d'IA

Scandale chez Huawei : Un lanceur d'alerte révèle des pratiques controversées dans le développement d'IA

Une affaire qui secoue actuellement le monde de la tech vient d'éclater. Le 7 juillet 2025, un ingénieur de Huawei a levé le voile sur des pratiques internes pour le moins troublantes concernant le développement de modèles d'intelligence artificielle au sein du géant chinois.

Sous le pseudonyme "HW-whistleblower", cet employé a publié sur GitHub un témoignage détaillé qui mérite notre attention, tant il soulève des questions éthiques fondamentales dans la course à l'IA.

Des accusations de plagiat industriel

Au cœur de ces révélations se trouve une allégation grave : le modèle "Pangu 135B V2" de Huawei, présenté comme une innovation majeure développée en interne, serait en réalité une copie à peine modifiée du modèle "Qwen 1.5 110B" d'Alibaba.

Selon le lanceur d'alerte, les développeurs se seraient contentés d'ajouter quelques couches et de modifier certains paramètres pour créer une version prétendument nouvelle. Plus troublant encore, des références au nom "Qwen" auraient été retrouvées dans le code de Pangu, suggérant un manque flagrant de rigueur dans ce processus de "développement".

Cette pratique ne serait pas isolée. Le témoignage indique que le "Small Model Lab" de Huawei aurait également reproduit le modèle "DeepSeek v3" pour créer le "Pangu Pro MoE 72B". Des noms de répertoires contenant "deepseekv3" auraient même été découverts dans le code, renforçant les accusations de plagiat systématique.

Des preuves techniques accablantes

L'équipe HonestAGI, mentionnée dans le témoignage, aurait mené une analyse technique révélant une corrélation de 0,927 entre "Pangu Pro MoE" et "Qwen 2.5 14B". Pour les non-initiés, une telle corrélation suggère des similarités si significatives qu'elles ne peuvent guère être le fruit du hasard ou d'une convergence naturelle dans le développement.

En tant que développeur ayant travaillé sur des projets d'envergure, je peux témoigner qu'une telle corrélation est extrêmement inhabituelle entre deux modèles supposément développés indépendamment. Elle suggère fortement soit un transfert direct de code, soit une reproduction minutieuse.

Une culture d'entreprise toxique

Au-delà du plagiat présumé, le témoignage dépeint un environnement de travail profondément problématique. L'équipe du "Small Model Lab" recevrait des éloges pour des travaux considérés comme du plagiat, tandis que l'équipe Pangu originale, travaillant sur des projets authentiques, serait négligée.

Cette situation aurait conduit à une fuite massive de talents vers des entreprises concurrentes comme ByteDance, DeepSeek et Tencent - un phénomène que j'ai malheureusement observé dans d'autres organisations où l'innovation authentique n'était pas valorisée.

Les mots du lanceur d'alerte sont particulièrement poignants : "Je n'arrive plus à dormir la nuit..." et "Ma signature est une tache sur mon honneur". Ces déclarations reflètent la détresse morale d'un professionnel confronté à des pratiques qu'il juge contraires à l'éthique.

Des craintes de représailles

L'ingénieur a annoncé sa démission et a demandé que son nom soit retiré de tous les rapports techniques liés à Pangu. Plus inquiétant encore, il exprime des craintes pour sa sécurité, s'engageant à "poster chaque jour pour prouver qu'il est toujours en vie".

En réponse, Huawei aurait initié une enquête interne et compilé des "listes" - une réaction qui, sans plus de précisions, soulève davantage de questions qu'elle n'apporte de réponses.

Quelles implications pour l'industrie de l'IA?

Cette affaire intervient dans un contexte de concurrence acharnée dans le domaine de l'IA, où la pression pour produire des résultats rapides peut parfois conduire à des raccourcis éthiques. Elle soulève des questions fondamentales sur l'intégrité de la recherche en IA et la propriété intellectuelle dans un domaine en pleine effervescence.

Pour les entreprises technologiques, c'est un rappel brutal de l'importance de cultiver une éthique de l'innovation authentique. Pour les développeurs, c'est une invitation à la vigilance quant aux pratiques des organisations qui les emploient.

L'affaire met également en lumière le rôle crucial des lanceurs d'alerte dans notre écosystème technologique. Leur courage permet de révéler des pratiques qui, sans eux, resteraient dans l'ombre.

Alors que cette histoire continue de se développer, elle nous rappelle que la course à l'IA ne doit pas se faire au détriment de l'intégrité scientifique et du respect de la propriété intellectuelle. La vraie innovation ne peut s'épanouir que dans un environnement où l'éthique et l'honnêteté sont valorisées.