Une station de recharge qui fait tourner DOOM : quand la bidouille rencontre le gaming

Une station de recharge qui fait tourner DOOM : quand la bidouille rencontre le gaming

Si vous pensiez que les stations de recharge ne servaient qu'à... recharger vos appareils, détrompez-vous ! Un développeur nommé Aaron Christophel vient de prouver qu'elles peuvent aussi faire tourner le légendaire jeu DOOM. Cette prouesse technique m'a immédiatement captivé, car elle illustre parfaitement ce que j'adore dans la communauté tech : cette capacité à détourner des objets du quotidien pour leur donner une seconde vie inattendue.

Mais comment est-ce possible ? Tout commence avec une station de recharge Anker Prime qui, sous ses airs d'accessoire banal, cache en réalité un véritable petit ordinateur. En analysant les entrailles de l'appareil, Aaron a découvert qu'il embarquait un microcontrôleur ARM Synwit SWM341RET7 cadencé à 150 MHz, accompagné de 16 Mo de mémoire flash et de 8 Mo de RAM. À cela s'ajoute un ESP32-C3 pour la connectivité Bluetooth et un écran de 200×480 pixels.

Ce qui m'impressionne particulièrement dans ce projet, c'est qu'Aaron n'a pas eu besoin de modifier le matériel. Il s'est contenté de charger son code personnalisé sur la station, prouvant que le hardware existant était déjà suffisamment puissant pour faire tourner DOOM. C'est la définition même du hacking créatif : exploiter au maximum les capacités cachées d'un appareil.

L'aspect le plus ingénieux réside dans l'utilisation de la molette rotative de la station comme contrôleur de jeu. Aaron a réussi à mapper les différentes actions (pousser, tourner, appuyer) pour permettre de se déplacer et de tirer dans le jeu. On est loin de la manette Xbox, certes, mais l'expérience reste fonctionnelle !

Bien sûr, il y a quelques compromis techniques. Le processeur n'est pas assez puissant pour faire tourner DOOM en plein écran, ce qui rend l'expérience de jeu moins optimale. Comme l'a partagé Aaron sur Mastodon : "Le MCU interne SWM34S est juste excellent ! 8 Mo de RAM + 16 Mo de flash directement mappés en mémoire, ça déchire." Ces spécifications, bien que modestes comparées à nos smartphones actuels, suffisent pour faire tourner un jeu qui a marqué l'histoire du gaming.

Cette réalisation s'inscrit dans une longue tradition de portages improbables de DOOM. Le jeu a déjà été adapté sur des calculatrices, des montres connectées, des tests de grossesse (si, si !), et maintenant sur une station de recharge. À chaque fois, ces projets nous rappellent que la frontière entre les appareils spécialisés et les plateformes de divertissement est plus poreuse qu'on ne le pense.

Au-delà de l'aspect ludique, ce type de détournement ouvre des perspectives intéressantes. Si une station de recharge peut faire tourner DOOM, elle pourrait théoriquement afficher vos emails, la météo ou servir de hub pour votre maison connectée. C'est tout l'intérêt de ces expérimentations : elles nous poussent à repenser l'usage des objets qui nous entourent.

En tant que développeur passionné par les technologies embarquées, je trouve ces initiatives particulièrement stimulantes. Elles démontrent qu'avec un peu de créativité et de connaissances techniques, on peut transformer des objets ordinaires en gadgets extraordinaires. C'est aussi un excellent rappel que derrière la plupart de nos appareils électroniques se cachent des capacités inexploitées, attendant juste d'être découvertes.

La prochaine fois que vous brancherez votre téléphone sur une station de recharge, prenez un moment pour réfléchir aux possibilités qu'elle renferme. Qui sait, peut-être qu'elle aussi pourrait faire tourner DOOM... ou bien plus encore !

Et vous, quel appareil du quotidien aimeriez-vous voir détourné de sa fonction première ? La machine à café qui joue à Tetris ? Le frigo connecté qui fait tourner Counter-Strike ? Dans le monde de la bidouille tech, la seule limite semble être notre imagination.